De retour de la grande aventure !
Bonjour à toutes et tous,
De retour de Bolivie depuis un peu plus de trois semaines maintenant, il est venu temps de résumer quelque peu l’expédition que nous venons de vivre, durant près d’un mois, dans la jungle amazonienne du Parc National Noel Kempff Mercado.
Tout d’abord, nous tenons à vous rassurer; malgré quelques kilos abandonnés dans la forêt et un petit souvenir ramené sous forme de maladie parasitaire appelée Giardiase, plus communément « fièvre du castor », qui infeste le tractus gastro-intestinal, l’ensemble de l’équipe se porte bien.
Nous entrons actuellement dans la troisième phase –dite de post-production- du documentaire et il nous tarde véritablement de pouvoir débuter le tri des quelques 70 heures d’images que nous avons tourné dans des conditions parfois extrêmes. Nous sommes impatients à l’idée de pouvoir vous faire partager notre aventure et tenterons de ne point vous faire languir plus que de raison. Ceci étant et vu la complexité de la tâche qui nous attend, nous préférons attendre un petit peu avant de vous annoncer la date de sortie officielle. Soyez seulement rassurés, nous ferons en sorte de vous alimenter avec suffisamment de contenu pour vous faire patienter durant les mois à venir. Profitez-donc de consulter nos pages dédiées fréquemment, afin de ne rien rater des actualités que nous partageons régulièrement.
Pour parler de l’expédition un peu plus en détail, nous tenons à vous informer que l’un des objectifs majeurs de notre projet a été atteint. En effet, grâce notamment à votre soutien et à celui de nos partenaires techniques, nous avons réussi à capturer de nombreuses images d’un parc, immense, en grande partie inexploré et en avons sans doute percé quelques secrets. Nous avons également documenté toute notre progression et c’est à travers nos découvertes, nos joies, nos peines, nos… désillusions, que vous découvrirez cet univers fascinant.
En soi, et si nous regardons quelques mois en arrière, c’est déjà un accomplissement qui nous emplit de fierté et nous comble, tout du moins en partie, en tant que réalisateurs passionnés.
Ceci étant écrit, nous tenons malgré tout à vous raconter plus en détail ce qui nous laisse à ce jour, un léger goût d’inachevé.
Nos ambitions étaient particulièrement élevées il est vrai, notamment en ce qui concerne l’aspect créatif de notre film. Mais lorsque l’on travaille d’arrache-pied durant plus de deux ans pour concrétiser un rêve, il semble adéquat de mettre la barre relativement haut. Ainsi, nous étions particulièrement exigeants quant à la qualité des images que nous souhaitions ramener de notre voyage. Ceci impliquait une logistique gérée de manière efficace, afin de nous libérer de certaines besognes et nous permettre de placer l’essentiel de notre énergie dans notre travail de réalisation. Nous avons vite réalisé que la réalité serait toute autre…
En effet, le tournage de ce type de documentaire nécessite implicitement l’aide d’un partenaire local, en charge de la planification logistique, des transports, de la nourriture, entres autres missions élémentaires à la survie d’une équipe de tournage dans un environnement sauvage. Nos recherches dans ce domaine nous avaient mené à confier le mandat à la société Amboro Tours, le plus grand tour operator de Santa Cruz et selon ce qui nous avait été rapporté, la seule agence capable de nous emmener dans ce parc qui nous fascine tant.
Dans l’optique de sceller le contrat, d’en rencontrer les responsables et d’éprouver notre plan de tournage, nous avons donc prévu un voyage au mois de mai que nous avons appelé « repérage ».
Ce voyage s’est passé dans des conditions adéquates en ce qui concerne la préparation logistique et le support sur place, ce qui nous a conforté dans l’idée qu’Amboro Tours était la meilleure alternative pour l’expédition à Noel Kempff Mercado. Seulement, il convient de faire une différence entre un tour dit « touristique » maintes fois éprouvé et dont la formule est systématiquement la même depuis des années, et une expédition sur mesure, dans des conditions difficiles, avec tous les impératifs que cela implique.
A peine arrivés dans le parc, il nous est apparu évident qu’Amboro Tours n’était pas l’alternative idéale pour notre expédition. Pire même, puisque nous pouvons affirmer sans crainte que leurs négligences et leurs mauvaises décisions ont mis le film et la somme du travail accumulée depuis plus de deux ans en grand péril.
Sans rentrer dans le détail chronologique des nombreux manquements à leur mission, nous avons par exemple été contraints d’engager nous-mêmes des porteurs supplémentaires pour pouvoir bénéficier de notre matériel de tournage en plus de notre matériel de camping. Alors qu’il avait été spécifié en amont la nécessité d’obtenir suffisamment de main d’oeuvre, nous nous sommes retrouvés, avec pour seules aides, un guide et un ouvreur de voie, soit deux personnes, alors qu’il aurait fallu un minimum de six porteurs pour pouvoir envisager réussir notre périple. Inutile de dire que les personnes que nous avons engagé en dernière minute n’étaient pas qualifiées et malgré toute leur bonne volonté et leur grande gentillesse, nous avons du régulièrement les pousser à en donner davantage, lorsque il ne fallait pas carrément les convaincre de ne pas nous abandonner en plein milieu du voyage. Egalement et de par cet état de fait, nous avons passé un nombre considérable d’heures à ouvrir la voie à la machette, à porter nos vivres, à cuisiner, entres autres. Un temps durant lequel nous ne pouvions bien entendu pas filmer, pas produire, pas même réfléchir aux axes créatifs que nous voulions développer.
Cette mauvaise préparation logistique s’est traduit dans une multitude de points qu’il nous a fallu régler au fur et à mesure, sans moyens, sans alternatives et ceci a grandement transformé notre projet de documentaire contemplatif, en une véritable expérience de survie, durant laquelle nous avons constamment lutté pour ne pas… abandonner !
Nous mentionnerons également qu’une grande partie de notre matériel sera restée au camp de base durant la totalité de l’expédition, par faute de bras pour la transporter. Une perte brute en terme d’options créatives une fois au coeur de la jungle.
Nous avons bien entendu du revoir nos ambitions à la baisse, principalement dans l’exploration de plusieurs environnements différents, ceci donc par faute de temps.
Il est proprement regrettable de remarquer que ce qui aurait pu être une véritable réussite, tant au niveau du tournage du documentaire que de la collaboration logistique boliviano-hélvetique, s’est retrouvée être un semi-échec par la seule faute de personnes peu scrupuleuses. Où lorsque l’appât du gain prend la mesure sur la sécurité même du groupe...
Mais le plus triste reste sans doute le refus catégorique de l’agence d’entrer en discussion afin de trouver un arrangement et envisager une quelconque forme de dédommagement, une fois de retour à la civilisation. Nous n’aurons pas même eu droit à la moindre excuse, au contraire, c’est nous qui serons finalement incriminé par l’agence en question pour avoir osé nous plaindre de leur services calamiteux. Une telle malhonnêteté est proprement affligeante et fait honte à toute la profession.
Nous souhaitons donc nous excuser par avance de ne pas avoir réussi à mettre vos généreuses contributions à profit dans de meilleures conditions et sommes navrés de ne pas vous ramener un film qui correspond pleinement à nos ambitions créatives originelles. Egalement, nous voulons absolument vous mettre en garde contre les méthodes malhonnêtes de l’agence Amboro Tours à Santa Cruz et vous recommandons d’éviter leurs services pour votre propre sécurité. Il a été convenu avec l’équipe que nous retirerons leur nom de toute notre communication et de l’ensemble du film et de ses dérivés. De telles personnes ne méritent pas la moindre publicité. Tout au plus, notre indifférence.
Pour conclure, nous souhaitons tout de même vous rassurer. Cette aventure aura été véritablement incroyable et chacun de nous a vécu une expédition véritablement unique. Nous nous sommes retrouvés seuls, face à l’immensité de la nature et c’est quelque chose que nous n’aurions jamais pu vivre sans votre soutien et vos nombreux encouragements. Merci donc infiniment à tous.
Egalement, nous sommes convaincus avoir capturé de belles images, de grandes émotions et une aventure humaine unique. Autant de matériel qui nous permettra de réaliser un documentaire qui vous fera voyager et qui sait, peut-être également rêver, un peu…
Nous vous invitons donc à continuer à nous suivre à travers nos différentes pages, que ce soit sur wemakeit.ch, faceboook ou notre site internet, pour continuer à découvrir l’aventure « Objectif Sauvage ».